La Victime
On est victime de l'autre
dans la mesure du pouvoir qu'on lui donne,
et on le persécute avec le pouvoir qu'on se donne.
C'est toujours parce qu'on attend en retour,
qu'on est victime de notre générosité.
Quand on sent toujours la menace sur soi,
on est victime de sa propre timidité
et on passe sa vie à se protéger d'elle.
On est toujours victime des autres
quand on n'est pas responsable de soi.
On est victime de sa propre culpabilité
quand on se sent coupable d'être comme on est.
L'être susceptible se sent victime de l'humeur
et souvent de l'humour des autres.
On ne se disculpe jamais en essayant
d'enterrer une erreur,
puisqu'on doit toujours déterrer
des excuses pour se justifier.
L'être humain a souvent besoin de manger
son prochain qu'il a d'abord engraissé
de ses peines et de ses déceptions.
A persécuter une victime,
on risque de devenir victime de celui que l'on persécute.
La victime veut souvent sauver son persécuteur,
et c'est ainsi que le persécuteur devient victime
de son sauveteur. Plusieurs ne pourront jamais devenir victime,
parce qu'ils ne savent pas qu'ils le sont déjà.
On arrête de se plaindre quand on comprend
que la moitié des gens sont indifférents à nos plaintes,
et l'autre moitié sont contents.
A toujours se croire victime, on en vient souvent à se condamner soi-même.
Projeter sur les autres sa déception
ne fait qu'augmenter son sentiment d'insatisfaction.
(auteur inconnu)